
K-Cinéma
Explosion du cinéma sud-coréen
Du mercredi 4 juin au dimanche 20 juillet
En 2019, Bong Joon-ho remporte la Palme d’Or, suivie d’un Golden Globe et d’une poignée d’Oscars, dont celui du meilleur film remis pour la première fois à un film non anglophone, pour son corrosif et magistral Parasite. Une première dans l’histoire du cinéma qui propulse encore davantage le cinéaste et ses pairs sur la scène internationale, captivant l’attention du monde.
Caractérisée par une formidable inventivité, une diversité de genres et une grande maîtrise formelle, la production cinématographique qui se développe en Corée du Sud à l’orée des années 2000 bouleverse les codes et remporte un succès populaire retentissant. Catalysé par des mesures politiques pour une industrie cinématographique forte, et par le phénomène hallyu, littéralement la « vague coréenne » caractérisant l’attractivité et le développement fulgurant des industries artistiques et culturelles du pays dans les années 2000, le cinéma connaît alors un renouveau notable.
Des petites productions aux blockbusters coréens, les œuvres cinématographiques conquièrent les écrans. De grands auteurs émergent et une vague de cinéastes sud-coréens déferle sur les festivals internationaux. Certains, comme Park Chan-wook, Bong Joon-ho, Kim Jee-woon, de la génération dite 386, dont le parcours s’est construit sur fond de bouleversements du pays, et d’autres de la génération suivante comme Na Hong-jin, s’imposent comme les figures de proue de cette nouvelle cinématographie contemporaine.
En un peu plus de deux décennies, le cinéma sud-coréen a su s’ériger comme un incontournable du paysage cinématographique mondial, au carrefour des genres, des thèmes et sujets de sociétés. Plongée dans le spectre kaléidoscopique du K-Cinéma des années 2000 à aujourd’hui, ses acteurs fétiches : Song Kang-ho et Lee Byung-hun en tête, et toutes ses nuances avec une programmation axée sur les films de genre qui ont fait son succès et sa réputation à l’international.
Remerciements à ARP Sélection, BAC Films, CIPA, Haut et Court, The Jokers Films, Metropolitan Filmexport, Netflix, Studiocanal, Tamasa Distribution, Universal Pictures, Wild Side.
Thrillers, gangsters et polars

de Park Chan-wook
(Boksuneun naui geot, 2002, 2h09, Int. -16ans)
Un ouvrier sourd et muet veut vendre son rein pour sauver la vie de sa sœur. Il rencontre des trafiquants d’organes… Premier film d’un triptyque sur la vengeance qui imposera Park Chan-wook comme un réalisateur incontournable du cinéma mondial. Un polar maîtrisé et violent avec déjà les obsessions du cinéaste : l’enfermement, les représailles, la rage aveugle.

de Bong Joon-ho
(Salinui chueok, 2003, 2h11)
Dans une petite ville, une femme est violée et assassinée. D’autres crimes similaires surviennent ensuite. Un policier local (Song Kang-ho) et un détective de Séoul enquêtent… D’après une histoire vraie, résolue près de vingt ans après le film, Bong Joon-ho révolutionne le film de serial killer en mélangeant noirceur intense et éclat de bouffonneries.

de Park Chan-wook
(Oldeuboi, 2003, 2h, Int. -16ans)
Un homme (Choi Min-sik) est enlevé puis séquestré pendant quinze ans avant d’être relâché sans explication. Son tortionnaire lui propose de connaître la raison de son enlèvement... Après Sympathy, le retour en puissance de Park Chan-wook, Grand Prix à Cannes. Violence, cruauté, humour noir et mise en scène virtuose dans un thriller halluciné.

de Im Sang-soo
(Geuddae geusaramdeul, 2005, 1h42)
Séoul 1979. Un dîner réunit le Président et ses proches collaborateurs. Pendant ce temps, le directeur de la KCIA prépare son assassinat… Revenant sur un événement qui a profondément marqué le pays, le film fait scandale à sa sortie pour son approche. Thriller politique, drame et farce se mêlent habilement dans un film haletant d’une grande maîtrise.

de Kim Jee-woon
(Dalkomhan insaeng, 2005, 1h59, Int. -12ans)
Un chef de gang soupçonne sa petite amie d’avoir une liaison. Il demande à son bras droit (Lee Byung-hun) de la suivre… Kim Jee-woon transpose les films noirs à la française dans un monument criminel hyperstylisé. À Cannes, il lance : « mon film, c’est Kill Bill qui rencontrerait Melville ». L’une des pierres angulaires du néo-noir contemporain.

de Park Chan-wook
(Chinjeolhan geumjassi, 2005, 1h55, Int. -16ans)
Accusée du meurtre d’un petit garçon, Geum-ja prépare, durant ses treize ans de réclusion, sa vengeance contre le véritable coupable... Park Chan-wook clôt sa trilogie avec un final à la narration audacieuse. La vengeance emprunte le visage de l’extraordinaire actrice Lee Yeong-ae. Contre un Choi Min-sik toujours aussi impressionnant.

de Na Hong-jin
(Chugyeokja, 2008, 2h05, Int. -12ans)
Un ancien flic devenu proxénète reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres… À la fois constat pessimiste de la dégradation de la société et hommage à la tradition du film noir, The Chaser est un modèle absolu de film de serial killer. Premier film, premier coup de maître de Na Hong-jin.

de Kim Jee-woon
(Angmareul boatda, 2010, 2h24, Int. -16ans)
Un agent secret recherche le serial killer qui a tué sa fiancée… La confrontation explosive entre deux méga stars du cinéma sud-coréen, Choi Min-sik et Lee Byung-hun. Jusqu’où peut-on aller dans la lutte contre le diable ? Très loin selon Kim Jee-woon. Une œuvre d’une rare intensité, à réserver aux amateurs. Même eux n’en sortiront pas indemnes.

de Na Hong-jin
(Hwanghae, 2010, 2h37, Int. -12ans)
Yanji, ville chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie. Un parrain local propose à Gu-nam de l’aider à passer en Corée pour retrouver sa femme disparue. En contrepartie, il devra assassiner un inconnu… Second thriller du réalisateur de The Chaser, une course poursuite déchaînée sur fond de drame social.

de Yoon Jong-bin
(Gongjak, 2018, 2h17)
Séoul, 1993. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud-coréens pour collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord… Un thriller politique proposant un éclairage sur la division des deux Corées. Tout en subtilité et avec un suspense redoutable, dans la grande lignée des classiques du film d’espionnage.

de Lee Won-tae
(Akinjeon, 2019, 1h49, Int. -12ans)
Un flic et un gangster unissent leurs forces pour attraper un tueur en série… Polar aux scènes d’actions et de poursuites terriblement efficaces. De l’exploitation assumée, inventive et jouissive. Présenté en séance de minuit à Cannes, il n’a laissé personne indifférent. Avec le très charismatique Ma Dong-seok, star de Dernier train pour Busan.

de Woo Min-ho
(Namsanui bujangdeul, 2020, 1h54)
Dans les années 1970, le président Park contrôle d’une main de fer la KCIA. Un ancien directeur de l’agence menace de révéler les affaires louches dans lesquelles a trempé le gouvernement… Adaptation d’un grand best-seller. Un jeu de mensonge et de dissimulation inspiré d’un moment clé de l’histoire sud-coréenne.

de Park Chan-wook
(Heojil kyolshim, 2022, 2h19)
Hae-joon, détective chevronné, enquête sur la mort d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Il commence à soupçonner la femme du défunt… À mi-chemin entre l’enquête policière, l’histoire d’amour et la comédie. Toute la subtilité, l’élégance et l’humour de Park Chan-wook condensés dans une superbe mise en scène, récompensée à Cannes en 2022.
Horreur et fantastique

de Kim Jee-woon
(Janghwa, Hongryun, 2003, 1h54, Int. -12ans)
Récemment libérée d’un établissement psychiatrique, Su-mi retourne chez elle avec sa petite sœur, mais elle doit faire face à des événements troublants…Un conte quasi-gothique aux images chocs, imaginé par Kim Jee-woon en réponse au cinéma d’horreur japonais très en vogue. Une grande réussite qui place la K-horror sur la scène internationale.

de Bong Joon-ho
(Gwoemul, 2006, 1h59)
Séoul, bords de la rivière Han. Gang-du (Song Kang-ho) voit sa fille chérie emportée par un monstre surgi de l’eau… Avec une imagination débordante, Bong Joon-ho signe un film terrifiant et drolatique. Et une satire politique qui héroïse des Coréens ordinaires face à l’impuissance de leurs institutions.

de Yeon Sang-ho
(Busanhaeng, 2016, 1h58, Int. -12ans)
Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité... Un huis-clos en mouvement d’une inventivité et d’une causticité folles, le renouveau – instantanément culte – du film de zombies.

de Yeon Sang-ho
(Seoul yeok, film d’animation, 2016, 1h32)
À la recherche de sa fille qui a fugué, Suk-gyu est rattrapé par une épidémie de zombies qui se répand dans Séoul… Sorti quelques mois après Dernier train pour Busan, Seoul Station en est le préquel en animation, du même réalisateur et grand nom de l’animation sud-coréenne : Yeon Sang-ho.

de Na Hong-jin
(Goksung, 2016, 2h36, Int. -12ans)
La vie d’un village de montagne est bouleversée par une série de meurtres sauvages et inexpliqués. L’enquête de police piétine alors qu’une épidémie de fièvre se propage… Dernier film en date du surdoué Na Hong-jin, cet intense cauchemar rivalise sans peine avec L’Exorciste de William Friedkin. Un chef d’œuvre.
Fresques historiques

de Kang Je-gyu
(Taegukgi hwinallimyeo, 2004, 2h20, Int. -12ans)
Séoul, 1950. La vie d’une famille modeste bascule quand la guerre éclate. Les deux fils sont envoyés au front de force… Des batailles titanesques et ultra-réalistes dans le film le plus coûteux jamais produit en Corée du Sud à cette époque. Le traumatisme d’une guerre fratricide vue par son peuple, un véritable travail de mémoire multi-primé.

de Kim Jee-woon
(Joeun nom, napun nom, esanghan nom, 2008, 2h19)
Les années 1930 en Mandchourie. Le Cinglé (Song Kang-ho) vole une carte aux trésors. La Brute (Lee Byung-hun) est payé pour la récupérer. Le Bon (Jeong Woo-seong) veut empocher la prime... Après l’horreur, le film noir, place au western pour Kim Jee-woon avec ce délire virtuose et frénétique. Une comédie d’action d’une grande générosité, un feu d’artifice !

de Kim Jee-woon (Mil-jeong, 2016, 2h20)
Les années 1920, pendant la période d’occupation de la Corée par le Japon. Lee Jung-chool, Coréen travaillant pour la police japonaise, doit démanteler un réseau de la résistance coréenne… Un casting 5 étoiles (Song Kang-ho, Gong Yoo, Han Ji-min) pour un passionnant film de résistance. Et des scènes d’action toujours plus inspirées et impressionnantes.

de Park Chan-wook
(Ah-ga-ssi, 2016, 2h25, Int. -12ans)
Corée, années 1930. Sookee est engagée comme servante d’Hideko, une riche Japonaise vivant dans un immense manoir. Mais Sookee a un secret... Un jeu de dupes et de manipulation à la sensualité trouble et à l’atmosphère envoûtante. Nouveau grand film pour Park Chan-wook porté par un duo d’actrices extraordinaires Kim Min-hee et Kim Tae-ri.

de Ryoo Seung-wan
(Gunhamdo, 2017, 2h12, Int. -12ans)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des centaines de Coréens sont emprisonnés sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. Un résistant infiltré élabore un plan d’évasion géant… Nouvelle exploration des traumatismes coréens dans l’une des productions les plus ambitieuses du pays. Une fresque spectaculaire qui n’oublie pas l’émotion.
Comédies noires et drames sociaux

de Park Chan-wook
(Gongdong gyeongbi guyeok JSA, 2000, 1h50)
Deux soldats nord-coréens sont tués dans la zone commune de sécurité séparant les deux Corées. Un soldat du sud est soupçonné de connaître la vérité... Entre thriller, comédie et drame, JSA est surtout une œuvre bouleversante et profondément humaniste qui lança Park Chan-wook sur la route des festivals internationaux.

de Kim Jee-woon
(Banchigwang, 2000, 1h52)
Employé de banque timide, Im Dae-ho est fan de catch depuis son enfance. Il décide de s’inscrire dans un club afin d’évacuer ses frustrations et se fait désormais appeler Foul King… Kim Jee-woon invente une comédie coréenne d’un nouveau genre : sociale et sentimentale. Réjouissant mélange avec le génial Song Kang-ho dans son premier rôle principal.

de Bong Joon-ho (2017, 2h)
Une multinationale de l’agroalimentaire crée des « supercochons » génétiquement modifiés. L’un d’eux, Okja, a grandi en Corée avec une orpheline, mais la firme le récupère… Une fable écologiste, émouvante et féroce, inédite en salles (puisque produite par Netflix). « Je voulais faire un film aussi assourdissant qu’un hurlement de cochon », dit Bong Joon-ho.

de Bong Joon-ho
(Gisaengchung, 2019, 2h12, coul., Int.
-12 ans)
La famille Kim vivote pauvrement. Le fils devient professeur d’anglais pour la riche famille Park et fait engager sa sœur incognito… Tragi-comédie vengeresse, satire sociale qui dit l’atomisation de nos sociétés, thriller spectaculaire au bord de l’horreur : un chef-d’œuvre servi par une mise en scène virtuose, Palme d’Or 2019 et Oscar du meilleur film dans la foulée. Déjà un classique !

de Eom Tae-hwa
(Konkeuriteu yutopia, 2023, 2h10)
Séoul est frappée par un puissant tremblement de terre qui détruit toute la ville, à l’exception d’une barre d’immeuble. Les survivants tentent de surmonter la longue crise qui les attend… Une fable sociale post-apocalyptique féroce, teintée d’humour noir, glissant progressivement vers le thriller dystopique. Un savoureux mélange des genres.

de Kim Jee-woon (2023, 2h15)
Séoul, 1970 : un réalisateur souhaite refaire la fin de son film. Mais les autorités de censure et les plaintes des équipes compliquent sa tâche. Un grand désordre s’installe sur le tournage… Retour de Kim Jee-woon à la comédie avec ce portrait captivant de l’industrie cinématographique et de la société coréenne durant les sombres années 1970.